[TEST] The Angry Video Game Nerd Adventures / Wii U

Publié le par TheoSaeba

The Angry Video Game Nerd Adventures
Support : Wii U (eshop)
Existe également sur 3DS et PC
Développeur : FreakZone Games
Editeur : ScrewAttack
Année : 2015 sur Wii U

[TEST] The Angry Video Game Nerd Adventures / Wii U

Après des années à tester des jeux retro pourraves, The Angry Video Game Nerd (l’AVGN) se devait de franchir le pas et proposer un jeu vidéo… et si possible, pas pourrave. D’abord sorti sur PC en 2013, The AVGN Adventures est porté sur console deux ans plus tard en téléchargement et exclusivement sur Wii U et 3DS comme un hommage de celui qui a d’abord commencé sous le nom d’Angry Nintendo Nerd puis a changé pour éviter tout problème de copyrights. Prenons quelques minutes ensemble pour voir si le jeu vaut ses 9€99 d’investissement.

Un peu d’histoire : l’AVGN, alias James Rolfe

James Rolfe est aujourd’hui un incontournable du décor vidéoludique anglo-saxon. Au départ complètement inconnu, ce passionné de jeux rétro et de cinéma se décida à confronter ses deux passions et à réaliser une vidéo-test pour faire marrer ses potes. Cherchant une identité comique, il construisit un personnage irascible, colérique et injurieux condamné à tester des jeux nazes et/ou extrêmement difficiles : l’AVGN était né. Pensant d’abord tourner quelques vidéos exorcisant ses mauvaises expériences d’enfance sur des jeux NES tels que Castlevania II: Simon’s Quest, Dr Jekyll and Mr Hyde ou Teenage Mutant Ninja Turtles, l’excellent accueil qu’il reçut dans son entourage proche puis sur le Net l’incita à prolonger l’expérience AVGN. Aujourd’hui, 12 ans plus tard, le prolifique James Rolfe a parcouru pas mal de chemin avec à son actif plus de 130 vidéos-test hargneuses, un long-métrage et un jeu vidéo (bientôt deux). Tout ceci ne concerne que le Nerd, car bien d’autres chroniques touchant à diverses passions sont également mises à jour régulièrement sur son site : Board James et les jeux de société, James and Mike’s Mondays au format « Let’s Play » plus classique, Monster Madness et les monstres de films d’horreur classiques…

“He’s gonna take you back to the past”!

Si je creuse un peu l’histoire de l’AVGN, c’est parce que le jeu lui-même n’en a pas vraiment : le Nerd et ses potes testent un jeu nazbroque et se retrouvent aspirés dedans. Un peu désemparé, le Nerd va faire tout son possible pour s’extirper de ce monde qu’il déteste déjà… Fort heureusement, le scénario n’est pas l’argument de vente de ce platformer plutôt vanté comme un hommage à la génération 8-bits. Et pour le coup, c’est assez réussi : dès les premières secondes de jeu, on se retrouve parachuté dans une ambiance rétro fleurant bon le Nintendo.

Power Glove, NES Zapper, pixels et couleurs chatoyantes… Ça sent pas les années 80 ça ?

Power Glove, NES Zapper, pixels et couleurs chatoyantes… Ça sent pas les années 80 ça ?

Le premier niveau, très court, fait office de tutoriel et balance illico les mécaniques de jeux : plates-formes aux gaps millimétrés, ennemis nombreux, pièges cycliques, et patterns à mémoriser. Ceux qui ont connu les années 80 se retrouveront de suite comme dans leurs pompes (des Nike Air Pump) et ne nécessiteront aucune adaptation tellement on repose sur un gameplay d’antan et des contrôles indémodables : le stick pour se déplacer, un bouton pour sauter, un pour tirer… Et voilà !

Reste à savoir ce qui fait la particularité de ce jeu. Parce que bon, des aventures rétro y’en a tellement aujourd’hui qu’on croirait même en avoir plus qu’à l’époque ! De manière évidente, la nouveauté repose sur le sujet lui-même, l’AVGN. Du début à la fin, l’univers du jeu tourne autour de ses épisodes emblématiques, et tout amateur aura plaisir à retrouver les bières du Nerd comme barre de vie (les fameuses Rolling Rock), les têtes de méduses de Castlevania et leurs trajectoires sinusoïdales, Mr Hyde comme boss, ou encore Shitpickles planqué dans chaque niveau.

Un petit air de déjà vu vous dites ?

Un petit air de déjà vu vous dites ?

Pour être plus précis, j’aurais dû ajouter que « la nouveauté repose sur le sujet lui-même, l’AVGN », et son incommensurable vulgarité. Parce que j’aime autant vous prévenir que l’injure et le popo sont au cœur de l’humour du Nerd.

Dans ce niveau, on affronte des démons-caca… heureusement aidé d’un requin de lave à lasers !

Dans ce niveau, on affronte des démons-caca… heureusement aidé d’un requin de lave à lasers !

Alors je vous le concède, l’humour peu élevé, facile et terriblement lourd n’a rien d’attrayant pour qui n’a pas l’habitude des vidéos de l’AVGN. En revanche, tout aussi gras qu’il est, cet humour renvoie directement aux épisodes de The Angry Video Game Nerd où les vannes prout-injures sont débitées magistralement par James Rolfe avec son sens de l’excès et du théâtre, et avouons-le, son habileté avec les (gros) mots ! Chaque plan du jeu rappelle une turpitude hargneuse de l’AVGN, et on se prend même à rigoler lorsqu’on foire complètement un level parce que nos échecs nous rappellent directement ceux du Nerd et ses réactions démesurées.

Un clin d’œil direct à l’épisode sur le Silver Surfer NES, insultes fournies !

Un clin d’œil direct à l’épisode sur le Silver Surfer NES, insultes fournies !

“To play some sh*tty games that suck a$$”?

Avec tout ce laïus, vous allez peut-être penser que The AVGN Adventures repose uniquement sur la notoriété du Nerd, et ne présente aucun intérêt pour qui ne suivrait pas ce personnage. S’il est vrai que connaître et apprécier les épisodes de l’AVGN permet de mieux rentrer dans l’ambiance, le jeu n’en reste pas moins très bon, et s’adresse à tout amateur de gameplay bien hardcore comme à l’ancienne ! En effet, pour respecter l’esprit des jeux testés par l’AVGN, sa propre production se devait d’être soit naze, soit difficile. Comme le premier argument est assez peu vendeur, le développement du jeu a été axé sur le second, et on se retrouve avec un produit fini très exigeant. Tous les éléments sont là pour vous en faire baver, des hordes d’ennemis aux plates-formes qui disparaissent périodiquement, en passant par les décors dont un seul contact vous tuera instantanément…

Les deaths-blocks qui apparaissent et disparaissent vous feront perdre un paquet de vies.

Les deaths-blocks qui apparaissent et disparaissent vous feront perdre un paquet de vies.

Les différents tableaux usent du système die-and-retry, et certains sont carrément impossibles à passer du premier coup. Par ailleurs, chacun des huit niveaux du jeu propose une difficulté supplémentaire en accord avec son ambiance respective (verglas, lasers, zones d’ombres, …), difficulté qui demandera des efforts pour être domptée.

Les niveaux du jeu ont des noms évocateurs…

Les niveaux du jeu ont des noms évocateurs…

Il faut par contre reconnaître que la difficulté est plus surmontable qu’il n’y paraît de prime abord : la plupart des passages du jeu reposent davantage sur une bonne synchronisation plutôt que sur du skill millimétré. Donc une fois les patterns mémorisés, on arrive à s’en sortir à peu près dans la majorité des tableaux. En easy et normal, on dispose en plus de continus infinis qui facilitent grandement la tâche (enfin, j’ai quand même bien galéré à terminer le niveau bonus et le boss ultime ). Les joueurs les plus exigeants pourront s’attaquer à la difficulté old-school, qui n’offre que peu de vies, un nombre limité de continus et aucune possibilité de sauvegarde ! Et si vous n’en avez toujours pas assez, vous débloquerez des difficultés vraiment immondes, poussant le vice jusqu’au mode YOLO qui comme son nom l’indique ne vous propose qu’une seule Rolling Rock (0 vies et 0 continus donc…).

Arriver à l’écran final en normal n’a pas été une mince affaire (temps total en minutes).

Arriver à l’écran final en normal n’a pas été une mince affaire (temps total en minutes).

Deux/trois petits compléments viennent diversifier le jeu : bien qu’anecdotiques, des armes secondaires ont le mérite d’être présentes et sont ramassables par-ci par-là, de nombreux caméos disséminés dans les coins les plus reculés vous inciteront à explorer à fond les niveaux, et on peut débloquer trois personnages jouables parmi ces caméos, chacun offrant un gameplay un peu différent.

Parmi les personnages jouables, Kyle Justin permet de tirer à travers les murs.

Parmi les personnages jouables, Kyle Justin permet de tirer à travers les murs.

The Angry Video Game Nerd Adventures est une véritable ode aux jeux de plate-formes de la charnière 80s-90s. L’acharnement que demande la difficulté du jeu ravira les fans de platformers d’antan et certains passages sadiquement nostalgiques les renverront directement à leur moi de 5, 10 ou 15 ans en train de chialer leur mère à tenter de passer ce niveau infaisable ! Le jeu est d’une durée raisonnable, comptez 6 à 8h pour le torcher en normal, et bien plus si vous voulez boucler les difficultés supérieures ! Si en plus vous appréciez l’Angry Video Game Nerd, il n’y a aucune raison de se priver, vous pouvez lâcher vos 9€99 les yeux fermés !

SUPPOS : 5/6

Publié dans TESTS

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Commenter cet article

T
@Neek-2<br /> Je t'avoue que je ne suis moi-même pas fan du démat' (je n'ai craqué que deux fois).<br /> Il faut que reconnaître que certains jeux ont beau être démat', ils sont résolument plus empreints de rétro et mille fois plus aboutis que certaines super-productions actuelles.
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E
@ Neek 2<br /> <br /> Ce qui compte ce n'est pas le contenant mais le contenu
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E
Ce qui compte ce n'est pas le contenant mais le contenu
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N
Oui mais démat' = poubelle ! Ah quel beau site de rétrogaming que gamopat ! Il est où l'esprit cartouche qui animait le site ?
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R
Et AVGNA2 sort bientôt, encore meilleur !
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